Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2016, la maison Bertin- Aubert fait vivre des techniques âgées de plus d’un siècle. Entre transmission de savoir-faire et reprise d’entreprise, retour sur cette maison fondée en 1936.
De la mode à l’aérospatiale en passant par le monde de la musique ou celui du médical, la maison Bertin-Aubert réserve bien des secrets. Fondée en 1936 par Monsieur Bertin et Monsieur Aubert, l’entreprise a pour activité principale dès sa création de proposer le chromage industriel pour une clientèle de mécaniciens de précision. « La société n’a jamais cessé d’ajouter des cordes à son arc. Elle a commencé avec le chromage puis la dorure par électrolyse pour les équipementiers de l’électronique », raconte Axel Négré, l’actuel dirigeant et propriétaire de Bertin Aubert. Depuis 86 ans, l’entreprise n’arrête pas de grandir et surtout de se diversifier.
L’établissement connait un premier grand tournant en 1996 avec l’arrivée d’Axel Négré à sa tête. Il modernise la maison en intégrant notamment un système informatique de gestion de la production et de suivi de la qualité. « Nous nous adressons à une clientèle experte, il était donc important de passer à une autre dimension pour proposer un service de grande qualité », explique le dirigeant. Rapidement, la maison se scinde en deux départements : « Bertin Aubert, c’est une offre scientifique et industrielle de revêtements techniques destinés à de nombreux secteurs comme l’aérospatiale ou les équipementiers du militaire. Mais, c’est aussi des ateliers dédiés aux domaines du luxe comme la maroquinerie ou les métiers de la mode. Il fallait donc séparer ces secteurs d’activité pour que chacun puisse se développer en harmonie avec les exigences des clients », détaille Axel Négré.
Avec le rachat d’A.R.T.E. en 2012, un troisième département voit le jour. C’est une nouvelle transformation pour l’entreprise, mais aussi une offre supplémentaire proposée à une clientèle d’exigence. Créée en 1946, A.R.T.E. est spécialisée dans la restauration d’objets d’art en bronze et argent. « La maison est ancrée dans le Marais depuis toujours, quartier des métiers d’art pour la restauration des antiquités », explique Axel Négré. L’entrepreneur précise qu’avec l’acquisition de ce nouvel atelier, c’est encore et toujours la poursuite de la transmission des savoir-faire qui prime mais aussi l’adoption des nouvelles techniques en atelier. « Chez Bertin Aubert et A.R.T.E. il y a des outils et des méthodes qui datent depuis les premiers artisans employés dans nos ateliers. Il est donc capital de les transmettre aux générations futures », détaille le dirigeant. Dans cette idée de transmission, Axel Négré s’appuie sur l’école Boulle et celle de Montreuil dont il a été un moment parrain.
« Je cherche à sensibiliser les jeunes aux métiers d’art, ils représentent la relève et c’est bien pour cela que je ne refuse aucune demande de stage technique », explique le dirigeant. Dans le désir de transmission, il y a également l’envie de faire vivre la tradition en formant au maximum les jeunes aux métiers d’art. « Aujourd’hui, sur un effectif de 25 personnes, j’ai entre quatre et six étudiants qui sont en stage ou en alternance. Nous les sensibilisons à un travail de rigueur et au respect des traditions sans oublier les normes environnementales avec lesquelles nous sortons nos productions tous les jours. » Axel Négré conclut en rappelant l’importance de la transmission des savoir-faire historiques qui, selon lui, font partie du patrimoine d’un pays et participent à son rayonnement à l’international.